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Wolfenbüttel Chansonnier, fol. 29v & 30r


Wolfenbüttel Chansonnier, fol. 30v & 31r





















Ockeghem’s Ma bouche rit in the Wolfenbüttel Chansonnier (ca. 1475)




[bergerette]

1.5. Ma bouche rit et ma pensée pleure,
Mon oeil s’esjoye et mon cueur mauldit l’eure
Qu’il eut le bien qui sa santé deschasse
Et le plaisir que la mort me pourchasse
Sans resconfort qui m’aide ne sequeure.

2. Ha, cueur pervers, faulsaire et mensonger,
Dictes comment avez osé songer
Que de faulser ce que m’avez promis.

3. Puis qu’en ce point vous vous voulez venger,
Pensez bien tost de ma vie abreger;
Vivre ne puis au point ou m’avez mis.

4. Vostre rigueur veult doncques que je meure,
Mais Pitié veult que vivant je demeure;
Ainsi meurs vif et en vivant trespasse,
Mais pour celer le mal qui ne se passe
Et pour couvrir le dueil ou je labeure,

5. Ma bouche rit...





My mouth laughs, and my thoughts weep,
My eye looks merry, and my heart curses the hour
When it acquired the benefit that dissipates its health
And the pleasure for which death pursues me,
Without comfort to aid or console me.

Ah, perverse, false, and deceitful heart,
Tell me how you dared to dream,
Of lying about what you promised me.

Since in that respect you wish to avenge yourself,
Think soon of shortening my life; ,
I cannot live in the situation in which you have placed me.

Your hardness, then, wills that I die,
But Pity wishes that I remain alive;
Thus alive I die and in living perish,
But to hide the pain that will not go away,
And to conceal the sorrow under which I labor,

My mouth laughs....
    —Transl. by Richard Wexler


Ma bou-che rit et ma pen-sé-e pleu-re
Mon oeil s’es-joy’ et mon cueur maul-dit l’eu-re
Qu’il eut le bien qui sa san-té des-chas-se
Et le plai-sir que la mort me pour-chas-se
Sans res-con-fort qui m’ai-de ne se-queu-re

Ha, cueur per-vers, faul-saire et men-son-ger,
Di-ctes com-ment a-vez o-sé son-ger
Que de faul-ser ce que m’a-vez pro-mis.

Puis qu’en ce point vous vous vou-lez ven-ger,
Pen-sez bien tost de ma vie a-bre-ger;
Vi-vre ne puis au point ou m’a-vez mis.

Vo-stre ri-gueur vuelt don-cques que je meu-re,
Mais Pi-tié veult que vi-vant je de-meu-re;
Ain-si meurs vif et en vi-vant tres-pas-se,
Mais pour ce-le le mal qui ne se pas-se
Et pour cou-vrir le deuil ou je la-beu-re.

Ma bou-che...