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Ockeghem’s Ma bouche rit in the Chansonnier Nivelle de la Chaussée (ca. 1460-65)

Chansonnier Nivelle de la Chaussée, fol. 52v & 53r

Chansonnier Nivelle de la Chaussée, fol. 53v & 54r








Chansonnier Nivelle de la Chaussée, fol. 52v & 53r



Chansonnier Nivelle de la Chaussée, fol. 53v & 54r



1.5. Ma bouche rit et ma pensée pleure,
Mon oeil s’esjoye et mon cueur mauldit l’eure
Qu’il eut le bien qui sa santé deschasse
Et le plaisir que la mort me pourchasse
Sans resconfort qui m’aide ne sequeure.

2. Ha, cueur pervers, faulsaire et mensonger,
Dictes comment avez osé songer
Que de faulser ce que m’avez promis.

3. Puis qu’en ce point vous vous voulez venger,
Pen-sez bien tost de ma vie abreger;
Vivre ne puis au point ou m’avez mis.

4. Vostre rigueur veult doncques que je meure,
Mais Pitié veult que vivant je demeure;
Ainsi meurs vif et en vivant trespasse,
Mais pour celer le mal qui ne se passe
Et pour couvrir le dueil ou je labeure,

5. Ma bouche rit...

My mouth laughs, but my thoughts weep,
My eyes twinkle, but my heart curses the hour
When it received the good which destroys its health
And the pleasure which brings me death
Without aid or comfort to console me.

Ah, perverse, false, and deceitful heart,
Tell me how you dared to dream
Of ever lying about what you promised me.

Since for this you wish to avenge yourself,
Consider now shortening my life;
I cannot live at all where you have placed me.

But while your hardness wills that I die,
Pity wishes that I remain alive;
Thus, alive I die and in living perish.
But to hide the pain that will not go away
And to conceal the sorrow under which I labor,

My mouth laughs....
  —Trans. after Richard Wexler



Ma bou-che rit et ma pen-sé-e pleu-re
Mon oeil s’es-joy-e_et mon cueur maul-dit l’eu-re
Qu’il eut le bien qui sa san-té des-chas-se
Et le plai-sir que la mort me pour-chas-se
Sans res-con-fort qui m’ai-de ne se-queu-re.

Ha, cueur per-vers, faul-sai-re_et men-son-ger,
Di-ctes com-ment a-vez o-sé son-ger
Que de faul-ser ce que m’a-vez pro-mis.

Puis qu’en ce point vous vous vou-lez ven-ger,
Pen-sez bien tost de ma vi-e_a-bre-ger;
Vi-vre ne puis au point ou m’a-vez mis.

Vos-tre ri-gueur vault donc-ques que je meu-re,
Mais Pi-tié vault que vi-vant je de-meu-re;
Ain-si meurs vif et en vi-vant tres-pas-se,
Mais pour ce-ler le mal qui ne se pas-se
Et pour cou-vrir le dueil ou je la-beu-re.



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